Précisions sur les
courants et groupes politiques de la gauche communiste* cités
dans les textes de cette publication
* Lastérisque renvoie
à larticle concerné au sein de ce petit glossaire.
BC (" Battaglia Comunista ").
Désignation usuelle du groupe
italien Partito Comunista Internazionalista (PCInt) par le nom de son journal.
Toujours actif de nos jours, il a été fondé entre 1943
et 1945 en regroupant danciens membres de la gauche italienne libérés
des prisons mussoliniennes (notamment Onorato Damen) ou retournés de
leur exil hors dItalie. Suite à la scission qui se produit en 1952
(voir Le Prolétaire), le PCint précise ses positions et prend
une certaine distance par rapport aux thèses originelles de la gauche
italienne, rejetant les luttes de libération nationale et adoptant une
conception moins léniniste du parti. En 1984, BC formera avec le groupe
anglais Communist Workers Organisation (CWO) une communauté politique
ayant pour organe coordinateur le Bureau international pour un parti révolutionnaire
(BIPR).
BIPR, voir
ci-dessus.
Gauche communiste.
Sous ce nom générique, on désigne
lensemble des courants qui, avant et plus profondément que
les trotskistes, entreprirent de critiquer la dégénérescence
de lInternationale communiste (IC)*, dont ils étaient
à lorigine partie prenante avant de sen faire exclure.
Il sagit, pour lessentiel, des courants critiqués par
Lénine dans sa brochure de 1920 La Maladie infantile du communisme
et qui sont présents surtout en Allemagne, Grande-Bretagne, Pays-Bas
et Italie. Parmi ceux-ci se dégagent deux courants principaux qui
survivront jusquà nos jours à travers diverses organisations,
dénonçant le régime dexploitation instauré
en URSS et sopposant à toute participation à la IIe
Guerre mondiale : la " gauche italienne " et la " gauche germano-hollandaise
". Ces deux courants sopposent entre eux dès le départ
sur de nombreuses questions et principalement sur lappréciation
de la révolution russe et du parti bolchevik. Alors que la gauche
italienne partage lessentiel des conceptions partidistes de Lénine,
la gauche germano-hollandaise rejette celles-ci au profit dune vision
où ce ne sont pas les partis qui jouent le rôle central dans
la révolution mais les conseils ouvriers. |
CCI (Courant communiste international).
Les antécédents (Révolution
internationale, Internacionalismo...) et la fondation de ce groupement sont
rapportés dans notre article " Un décalage de plus en plus grand
par rapport aux réalités ".
Conseillistes.
Se dit des tendances qui se réclament
des positions défendues par certains groupes de la gauche germano-hollandaise
des années 1930, lesquels poussaient à lextrême les
critiques à la Révolution russe et au parti bolchevik.
" Bilan ".
IC
(Internationale communiste).
Il sagit de lInternationale
ouvrière troisième du nom fondée à linstigation
des bolcheviks en 1919, au moment où, après lOctobre
russe, la vague révolutionnaire qui suit la guerre secoue plusieurs
pays dEurope. LIC se constitue en rupture avec les partis
sociaux-démocrates de la IIe Internationale, qui avaient participé
à la guerre en se rangeant derrière leur Etat national.
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Cest le nom de la revue que la Fraction italienne publia de 1933 à
1938 et sous le nom de laquelle on désigne le plus souvent ce groupe. Formée
en 1928 par des militants exilés (en France notamment) de la gauche du
Parti communiste dItalie, la Fraction évoluera en intégrant
plusieurs apports de la gauche germano-hollandaise des origines. A partir de 1938,
avec un groupe de la gauche belge (dit Fraction belge, animé notamment
par Jehan-Mitchell), elle formera la Gauche communiste internationale (GCI). Cette
dernière se dissoudra, en 1945, lors de la formation de BC*
(voir aussi GCF).
Gauche communiste internationale
(GCI),
voir Bilan.
GCF (Gauche communiste de
France).
Groupe fondé en mai 1945, avec la participation de Marc C., par des éléments
qui avaient travaillé avec Bilan* et qui ne rejoignirent pas BC*. Il exprima
une manière de synthèse entre les positions des gauches italienne
et allemande (avec référence à Rosa Luxemburg). Il se sabordera
en 1952 mais sa plate-forme sera pour lessentiel reprise vingt ans plus
tard par le CCI*. Lorgane de presse de la GCF était
Internationalisme.
PI (Perspectives internationalistes).
Baptisé du nom de sa revue, ce groupe est issu du départ dun
certain nombre de militants du CCI* en 1985 (voir notre article
" Les racines organisationnelles de la dégénérescence ").
Sétant dabord présenté comme une fraction luttant
de lextérieur contre la décomposition du Courant, il sattache
depuis 1994 à revisiter de manière critique les positions léguées
par le mouvement communiste du XXe siècle, dont ses gauches.
"Le Prolétaire".
Groupe désigné daprès le nom de son journal, il est
en fait la section française du Partito Comunista Internazional (PCI) fondé
en 1952 suite à la scission davec BC* et appelé
aussi Progràmma Comunista. Ayant bénéficié de la participation
dAmadeo Bordiga (doù sa qualification usuelle de bordiguiste),
lun des animateurs principaux de la gauche italienne de 1920-26, ce PCI
développe des positions caricaturalement léninistes. Défenseur
des luttes de libération nationale, il connaît dans les années
1970 un développement numérique dû à son ouverture
au tiers-mondisme. Cela le conduit à une véritable implosion en
1981, qui lui fera perdre beaucoup de son audience.